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Si vous êtes artiste, musicien·ne, ou comédien·ne, vous avez sans doute déjà entendu parler de l’ADAMI. Son nom revient souvent dans les discussions sur les droits voisins, mais son rôle précis reste parfois flou. Pourtant, comprendre ce qu’elle fait et comment en bénéficier peut réellement changer la manière dont vous gérez votre carrière artistique.

Comprendre le rôle de l’ADAMI et ses missions principales

L’ADAMI, ou Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes, est une société de gestion collective dédiée à la défense et à la rémunération des artistes-interprètes. Concrètement, elle s’assure que celles et ceux qui prêtent leur voix, leur instrument ou leur présence à une œuvre audiovisuelle ou sonore soient justement rémunéré·es. Lorsqu’un film, une série, un clip ou une chanson est diffusé·e, l’ADAMI intervient pour redistribuer aux artistes la part qui leur revient.

Il est important de distinguer son rôle de celui de la SACEM : la SACEM gère les droits d’auteur (pour les auteur·ices, compositeur·ices et éditeur·ices), tandis que l’ADAMI s’occupe des droits voisins, c’est-à-dire de la rémunération liée à l’interprétation. Un même artiste peut donc dépendre des deux structures : la SACEM pour la création, l’ADAMI pour l’exécution.

L’ADAMI collecte et redistribue plusieurs types de revenus. D’abord, la rémunération pour copie privée, qui compense le fait que vos prestations puissent être copiées à usage personnel. Cette redevance est incluse dans le prix de nombreux appareils (smartphones, ordinateurs, clés USB…). Ensuite, elle gère les rémunérations complémentaires issues d’accords collectifs pour les artistes ayant participé à des productions audiovisuelles.

Mais son rôle ne s’arrête pas là. L’ADAMI soutient aussi la création à travers des aides financières, un accompagnement de carrière, et une participation active aux débats sur les politiques culturelles et les enjeux du numérique. En 2024, elle a redistribué plus de 68 millions d’euros à ses artistes associé·es, une hausse de 15 % par rapport à l’année précédente — preuve de son importance dans le paysage artistique français.

Comment profiter concrètement des services de l’ADAMI

Pour bénéficier de l’action de l’ADAMI, il faut d’abord devenir associé·e. Cette adhésion est ouverte à tout·e artiste-interprète ayant participé à un enregistrement sonore ou audiovisuel. Une fois votre compte créé, vous pouvez déclarer vos prestations, suivre vos droits et consulter vos paiements directement depuis votre espace personnel.

Déclarer vos participations est essentiel : chaque enregistrement, diffusion ou apparition peut générer une rémunération complémentaire. Par exemple, si vous avez chanté sur la bande originale d’un film ou prêté votre voix à un doublage, l’ADAMI peut percevoir et redistribuer pour vous une part des revenus issus de ces exploitations.

L’autre volet à ne pas négliger, ce sont les aides à la création. Que vous prépariez un clip, une tournée ou une résidence artistique, l’ADAMI peut vous accompagner financièrement et stratégiquement. Ces dispositifs sont souvent méconnus, alors qu’ils constituent une véritable ressource pour développer vos projets dans de bonnes conditions.

En somme, l’ADAMI n’est pas seulement une structure administrative : c’est un partenaire de long terme pour les artistes-interprètes. Bien utilisée, elle vous permet de sécuriser vos revenus, de mieux comprendre vos droits et de renforcer votre autonomie dans un secteur où chaque source de rémunération compte.