2024 achevée, il est temps de faire un bilan de ce qu’on y a écouté, et surtout de combien cela a rapporté aux artistes ! La start-up américaine Duetti vient de publier son rapport sur le sujet, et on y a jeté un œil…
Tour d’horizon des différentes plateformes
Alors qu’Amazon Music se révèle cette année encore être la plateforme la plus rémunératrice pour les artistes, avec 8,8$ pour 1000 streams, Spotify demeure tout en bas de la liste. La tendance du taux de rémunération par stream est définitivement à la baisse depuis 2020, et le géant suédois ne fait pas exception, avec une baisse de 20c par 1000 streams par rapport à 2021. Aujourd’hui, pour leurs droits d’auteurs et droits voisins, les artistes sont rémunérés à hauteur de 3$ pour 1000 streams sur la plateforme suédoise.
Apple Music et YouTube Music, de leur côté, se retrouvent en milieu de classement avec respectivement 6,2$ et 4,8$ pour 1000 streams.
Spotify, mauvais élève de la classe
Pourquoi Spotify est-il si loin derrière ses concurrents américains ? Selon l’étude de Duetti, cela est dû à plusieurs facteurs : un taux d’utilisation plus élevé, un mix géographique plus vaste, une offre gratuite moins rémunératrice, et le Discovery Mode, qui permet certes une meilleure exposition algorithmique des morceaux, mais génère en contrepartie une rémunération 30% inférieure à la norme.
Cette rémunération moindre de Spotify tire vers le bas la rémunération globale des artistes. En effet, vu sa part de marché dominante, le revenu moyen pour 1000 streams s’est élevé en 2024 à seulement 3,41$, soit une baisse de 2% en un an seulement. Cependant, Spotify a vu son poids dans les revenus globaux des artistes indépendant.e.s reculer de 2 points de pourcentage cette même année, alors que celui d’Apple Music et YouTube Music ont augmenté respectivement de 1 et 3 points. En 2024, les revenus streaming des artistes provenaient donc à 53% de la plateforme suédoise, à 21% d’Apple, et à 19% de YouTube.
Note intéressante de l’étude, les genres musicaux ont un impact sur la rémunération des artistes. En effet, les genres de niche génèrent plus de revenus que les genres dits mainstream : pour le goth punk et l’hyperpop par exemple, la rémunération est de 3,50 dollars, contre 3,20 la pop ou le hip hop. Selon Duetti, cela est dû à une “répartition plus favorable entre utilisateur.rice.s gratuits et payants, à et à une moindre utilisation du Mode Découverte de Spotify par les artistes de ces catégories”.
Il reste donc du chemin à parcourir pour que les artistes soient justement rémunérés pour leur travail !